Les Malgaches ne rentreront pas dans l’histoire. Ils s’inclinent en finale du Mondial la Marseillaise face aux Vitrollais Georges Delys, Gérard Garagnon, et Frédéric Bauer.
Incroyable, inimaginable, nous avons vécu hier une finale comme le Mondial la Marseillaise peut en offrir. Devant un stade archi-comble, devenu par la suite un véritable volcan en ébulltion, les six acteurs se sont rendus coup pour coup jusqu’au bout du suspense.
D’un côté, les représentants de la Boule de Vitrolles Gérard Garagnon, George Delys etFrédéric Bauer, et en face l’équipe malgache, représentée par Angelo Falimanantsoa (dit Jex), Luc Rahaingoson (Kely) et Jean-Jacky Randrianandrasano (Robot). Une triplette étrangère qui pouvait rentrer dans l’histoire en gagnant pour la première fois le Mondial la Marseillaise. Le début est prometteur pour Kely, Angelo et Robot. Ils engrangent trois points après deux carreaux consécutifs. On pouvait alors se poser la question : les Vitrollais pouvaient-ils être usés après la longue lutte du matin contre Dugeny, pendant que Rahaingoson et ses partenaires triomphaient sans péril ?
La tension monte
Le départ en fanfare des Malgaches laisse la place ensuite au doute. La partie s’équilibre et le stade véritable fournaise s’embrase à chaque point, à chaque tir, à chaque mène. On croit assister à un match de Coupe Davis. Le drapeau malgache fait son apparition à chaque banderille d’un des leurs, et les clameurs surgissent lorsque l’adversaire donnait la réplique. Un vrai spectacle, grandiose qui se transforme en corrida, dépassant parfois les limites de la correction à cause de quelques excités.
Dans ce lieu magique, Garagnon est imperturbale et prend le dessus sur son vis à vis Falimanantsoa. À l’opposée, Delys est en transe et harrangue le public, tandis que Bauer ne bronche pas et monte crescendo dan son tir.
Les mènes se densifient, et les coups de théâtre s’enchaînent, un vrai scénario à la Hitchcock.
À 9-9, le stade implose, explose même. La tension est plus que palpable chez les joueurs. Le jeu n’atteint pas forcément des sommets, mais comment peut-il en être autrememnt dans une telle arène, aussi intimidante qu’exaltante.
À en exploser de joie
Qui craquera le premier ? On voit Jean Jacky Randrianandrasano, le maitre à jouer des Malgaches, choisir de tirer une boule en lieu et place de Rahaingoson. Serait-ce une perte de confiance ? En face, Delys ne jette plus de boules et semble trouver une motivation en se servant du public. Garagnon garde son niveau de jeu et le petit Bauer monte le sien au tir. Un coup de bouchon contre, puis deux n’ont pas désuni les Vitrollais. À l’inverse Falimanantsoa craque à l’appoint et dans cette tourmente incessante ses partenairs le suivent. Garagnon mène 11-9. Il reste deux boules aux Vitrollais pour conclure : une dans les mains de Garagnon, l’autre dans celle de Delys. Ce dernier doit taper pour envisager la victoire, il l’a déjà fait à sa boule précédente.
Dans un stade redevenu calme, Georges Delys, dit “yeux bleus” frappe et exulte comme de coutume. Garagnon, le vainqueur du Mondial 1992 à la boule pour gagner sa deuxième Marseillaise, il faut la glisser, elle pèse lourde, pas assez pour lui qui s’empresse de conclure pour exploser de joie.
Celle-ci est démesurée chez Delys à l’image du personnage, mais il tient sa Marseillaise et l’a amplement méritée. Bauer est planté au mileu du terrain, il n’en croit pas ses yeux. Les Malgaches ne rentreront pas dans l’histoire, ce jeudi 10 juillet 2014, ils n’ont pas pu maîtiser tous les paramètres pour pouvoir l’emporter. Décidément, cette Mareillaise est vraiment hors norme.
Roger Gatti- Le Vendredi11 juillet 2014.